29 novembre 2022

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COLLEGES ET LYCEES PARISIENS : une baisse démographique accélérée et ses conséquences

Suite au CTA du 22/11 consacré notamment au bilan de la rentrée, l’académie de Paris a présenté ses prévisions démographiques pour les années à venir : la baisse démographique s’accélère. Elle aura des conséquences importantes pour les collèges et les lycées de la capitale.

La baisse démographique, liée aux prix stratosphériques de l’immobilier, au manque de logements sociaux, et accélérée par la crise COVID, se poursuit à Paris : un différentiel ouvertures/fermetures de -6 classes au collège en cette rentrée (dont -7 6e donc des futures 5e etc... ; et la baisse de 735 élèves en CM2 cette année annonce de nouvelles fermetures de 6e à la rentrée 2023...). En lycée GT, un différentiel de -2 classes en cette rentrée 2023 mais la baisse sera plus importante l’an prochain et les suivants car la baisse s’est faite en seconde et en première. Pour la première fois, l’académie a connu une augmentation des orientations vers la voie professionnelle qui devrait voir ses capacités d’accueil légèrement augmenter l’an prochain, pour ne pas se retrouver à nouveau avec une centaine d’élèves non affectés en septembre. La voie technologique connaît aussi une augmentation (+5 classes de 1STMG, + 2 1STIDD, -1 1STL) alors qu’il y avait eu beaucoup de suppressions ces dernières années (surtout en STIDD). On a demandé que la baisse démographique permette de baisser les effectifs par classe, et particulièrement en STMG (ce qu’on demande depuis longtemps, à côté des collègues des LT) : réponse favorable, on devrait voir nos STMG capées à 30.
Cette baisse démographique va, encore, entraîner des suppressions de poste dans notre académie. Et cela devrait se poursuivre dans les années à venir : annonce de 8 secondes supprimées à la rentrée prochaine (les 5 de Lemonnier et les 3 de Louis Armand : la région et le rectorat veulent récupérer l’espace pour y mettre les LP fermés, et envoyer les élèves dans les secondes d’autres lycées qui tournent autour de 15 élèves cette année, nous soutenons nos collègues mobilisés contre ces fermetures), -2300 élèves en collège à la rentrée prochaine, -5000 d’ici 2025, -9000 élèves dans le premier degré d’ici 3 ans (et donc à terme ensuite dans le second degré)...
Le privé en collège ne subit pas la baisse démographique : le rectorat nous dit que c’est parce qu’ils recrutent davantage en banlieue. On a demandé les chiffres, sans succès pour l’instant. Cette ouverture du périphérique a été envisagée par le rectorat, pour les lycées, mais sans succès car les départements voisins seraient également touchés par la baisse démographique.
On nous annonce des fermetures de collèges à venir (pour l’instant, le rectorat nous dit en remplir certains en acceptant beaucoup de dérogations : 20% en 6e, essentiellement pour convenances personnelles). On a demandé si un regard était porté sur des phénomènes possibles d’évitement : on nous l’assure mais aucun moyen de vérifier.
A terme, le lycée Rabelais, que la région ne veut plus reconstruire, serait fermé (le rectorat est en négociation pour le garder dans les bâtiments provisoires encore quelques années, nous condamnons cette fermeture annoncée du seul lycée du XVIIIe, arrondissement qui ne connaît pas la même baisse démographique que les autres arrondissements), le LPO Monod dès 2024.
Pour les collègues, cela signifie concrètement des CSD (complément de service donné) voire des MCS (mesure de carte scolaire), cela signifie aussi un mouvement intra toujours contraint dans lequel peu pourront muter.
Pour le SNES-FSU Paris, la baisse démographique devrait être l’occasion de baisser les effectifs, en collège comme en lycée, de redonner les moyens aux établissements de recréer les petits groupes disparus ces dernières années avec les baisses de DHG. C’est ce que vos élus défendent face à l’administration : améliorer les conditions d’enseignement des élèves, les conditions de travail des collègues, garantir le droit des collègues à muter dans des délais raisonnables.