11 octobre 2022

Actualités

Le Service de l’Ecole inclusive de l’académie de Paris au 1er trimestre 2022-2023

Le Service de l'Ecole inclusive de l'académie de Paris au 1er (…)

Un groupe de travail sur l’Ecole inclusive s’est réuni fin septembre en présence des organisations syndicales, dont la FSU de Paris (SNES et Snuipp), du responsable du Service de l’Ecole Inclusive (SEI) de l’académie de Paris et conseiller technique ASH auprès du Recteur, des IEN ASH 3 en charge du recrutement des accompagnant.e.s d’élèves en situation de handicap. Ont été abordés l’organisation du SEI, le nombre d’élèves accompagnés par ce service, le recrutement, la transition CDD/CDI, le type d’accompagnement et la formation initiale et continue des accompagnant.e.s.

Le SEI de l’académie de Paris est composé de trois pôles d’adaptation à la scolarisation des élèves en situation de handicap (ASH) :

 l’ASH 1 concerne environ 1 700 élèves accueillis en structures : hôpital de jour, IME, ITEP… ;
 l’ASH 2 concerne 2 300 élèves accueillis en SEGPA et ULIS ;
 l’ASH 3 concerne 10 000 élèves scolarisés dans des classes ordinaires, avec ou sans aide humaine et le recrutement des accompagnant.e.s d’élèves en situation de handicap.

Au total, le SEI suit la scolarité d’environ 14 000 élèves des premier et second degrés, avec une augmentation annuelle de 6 à 7 %.

Malgré un constat sur le terrain d’un manque de personnel nécessaire à la mise en œuvre de l’Ecole inclusive, d’après le SEI il y aurait les moyens humains nécessaires pour répondre aux besoins en terme d’accompagnant.e.s et d’enseignante.e.s :

 3 280 accompagnant.e.s, dont 12 accompagnant.e.s référent.e.s ;
 72 Ulis écoles avec enseignant-es, dont 6 contractuel-les ;
 86 Ulis collèges avec enseignant-es, dont 38 contractuel-les ;
 14 Ulis lycées :
 55 enseignant.e.s référent.e.s chargé.e.s d’environ 250 dossiers chacun, dont un recruté comme moyen de remplacement ;
 17 professeurs ressources ;
La FSU remarque que le nombre d’enseignant.e.s référent.e.s par rapport au nombres de dossiers à prendre en charge ne permet pas leur traitement systématique tous les ans, ce qui fait que sur le terrain, les enseignant.e.s et les accompagnant.es peuvent rester longtemps dans l’ignorance du Gevasco de l’élève. Manque d’accompagnant.e.s et manque d’information ne permettent pas de répondre aux plus près des besoins des élèves !

PIAL
Lorsque le SEI montre sa satisfaction des 163 PIAL répartis sur l’académie, la FSU rappelle son opposition à ce dispositif qui ne sert qu’à masquer le manque d’accompagnant.e.s, en laissant croire que toutes les notifications individuelles sont couvertes, alors que les accompagnant.e.s sont mutualisées pour tout type d’accompagnement (individuel et mutualisé).

Accompagnement
Le SEI se désole que dans l’académie de Paris, il y ait 81% d’accompagnement individuel alors qu’au national, le taux d’accompagnement individuel est de 62%. Ce regret du SEI confirme la volonté de poursuivre la mutualisation à outrance que la FSU dénonce depuis la mise en place des PIAL. La politique de recouvrement des besoins est de prioriser les accompagnements individuels, puis les accompagnements collectifs et enfin les accompagnements mutualisés. La politique du SEI est la "simultanéité de l’accompagnement : la norme devient dès lors l’accompagnement de trois élèves dans la même classe. Dans l’univers théorique du SEI, ces trois élèves vivent forcément la même situation de handicap. Or, la réalité de terrain est tout autre, mais le SEI ne veut pas entendre cette réalité ! . Dans la réalité, ces trois élèves auront des situations de handicap bien différentes. La FSU dénonce ce type d’accompagnement qui ne constitue pas un accompagnement de qualité pour les élèves et qui impose des conditions dégradées de travail aux accompagnant.e.s

Prise de poste et versement du salaire de septembre
Le personnel accompagnant nouvellement recruté signe son contrat et son procès-verbal d’installation le premier jour de sa formation. S’agissant des autres personnels déjà en poste l’an passé, les PIAL doivent faire remonter un tableau d’attestation de présence au SEI. Face à cette nouveauté, la FSU transmet le l’inquiétude des accompagnant.e.s pour la perception de leur paie de septembre : le SEI assure de sa vigilance quant au versement dudit salaire.

Au regard des appels reçus au SNES-FSU, cette vigilance n’a pas été effective puisqu’en septembre des accompagnant.e.s n’ont pas perçu leur rémunération !

Transition CDD/CDI
Le SEI ne fait que regretter le manque de communication entre le lycée mutualisateur Janson de Sailly et le rectorat lors du passage à la cédésiation des accompagnant.e.s qui subissent une suspension de salaire pendant un mois en changeant d’organisme payeur ! Le SNES-FSU invite les accompagnant.e.s à le contacter rapidement (paris@snes.edu) en cas de rupture de paiement de leur salaire pendant cette période.

Formation initiale et continue des AESH
Depuis plusieurs années, les accompagnant.e.s doivent bénéficier de 60 heures de formation au cours de leur première année d’exercice. Cette formation pouvait avoir tout au long de l’année (ou pas) et se tenait principalement les mercredis après-midi.
En cette rentrée 2022, le SEI innove : une semaine de formation initiale est proposée aux nouvelles recrues. Il semblerait que le SEI ait enfin entendu la demande de la FSU quant à cette formation avant la prise de poste ; demande maintes fois réitérées !

Les 36 heures de formation au cours de cette première semaine se déroulent sur quatre jours :
 lundi : signature du PVI et présentation du cadre institutionnel dans lequel l’accompagnant.e va exercer son métier ;
 mardi : présentation des différents handicaps ;
 jeudi : immersion dans le PIAL de rattachement pour rencontrer le Pilote du PIAL, le coordonnateur du PIAL, le ou les élèves à accompagner et observer un ou une autre collègue en train de travailler ;
 vendredi : analyse de la journée d’immersion en PIAL.
Le lundi suivant, prise de poste.

Cette formation sera complétée tout au long de l’année par des conférences et des analyses de situations pratique pour arriver aux 60 heures de formation initiale.
La FSU a rappelé que les accompagnant.e.s embauché-es au cours de l’année 2021-2022 n’ont pas bénéficié de cette semaine de formation, ni d’aucune des 60h de formation dues. Le SEI a reconnu un oubli et s’engage à mettre en place les premières formations au plus vite.

Formation continue
Côté formation continue, entre 20 et 30 accompagnant.e.s ont été retenu-e.s pour des stages MIN, survenus fin mai avec une inscription début juin, sur les 160 personnes retenues en tout. La FSU a rappelé le trop court délai pour prendre connaissance des formations y s’y inscrire. Elle a fortement insisté, comme elle l’avait déjà fait en juin, sur le manque d’information claire et directe auprès des accompagnant.e.s. Beaucoup ne connaissent même pas l’existence de ces stages, l’accompagnement du SEI est très insuffisant sur cette question.

EAFC remplace la DAFOR
Les AESH peuvent également postuler sur des formations dispensées par l’École Académique de Formation Continue (EAFC) qui remplace la DAFOR. Un courriel de rappel concernant les inscriptions a été envoyé aux accompagnant.e.s ainsi qu’aux enseignant-es.

Le SEI a mis en place depuis l’an dernier une formation « plus pointue » sur l’autisme, d’une vingtaine d’heures. Le SEI se félicite d’avoir délivré des attestations de compétences aux accompagnant-e.s qui ont suivi cette formation de 20 heures sur l’autisme. La FSU déplore que ces attestations n’aient pas un caractère national. Cette année devrait également être proposée une formation sur les déficits visuel et auditif. Elle est également ouverte aux enseignant-es. Attention, ces formations ont désormais lieu hors temps scolaire en majorité, ce que la FSU dénonce fortement.

Formation commune
Le SEI se félicite des progrès concernant la formation des accompagnant.e.s, et reconnaît un gros retard côté enseignant-es. La FSU qui n’a pas le même satisfecit que le SEI continuera de revendiquer des formations plus nombreuses pour les enseignant-es qui accueillent des élèves en situation de handicap, ainsi que des formations communes aux accompagnant.e.s, ce qui fait encore fortement défaut. Le manque de formation laisse trop d’enseignant-es, d’accompagnant.e.s et d’élèves en souffrance !