On a tous été confrontés au même problème quand il s’agit de renouveler l’air bien saturé d’une salle de classe : le prof plaide pour un peu d’oxygène mais les élèves ont froid.
Or en période de covid, où le virus se propage grâce aux aérosols, la question de l’aération des salles de classe devient cruciale. A l’aide d’un capteur, le SNES Paris a testé le taux de CO2 en classe. Nous voici dans une classe de 3e en demi-groupe, soit 12 élèves dans une salle de taille moyenne, avec deux grandes fenêtres qui n’ont pas la même orientation. Quand les deux fenêtres sont ouvertes, l’aération est donc très rapide. A 8h, le taux de CO2 est de 550, ce qui est très satisfaisant. Au bout d’une demi-heure, le taux est monté à 1000, le capteur sonne, il faut aérer d’urgence, on ouvre grand les fenêtres. 7 minutes plus tard (oui, c’est précis), le taux est redescendu à 560. Mais à la fin de l’heure, à nouveau, il avoisine les 1000.
Deuxième expérience à 11h, avec des 5e. Au moment où les élèves entrent (la classe n’est pas complète, ils ne sont que 20), la salle n’a pas été bien aérée, le taux est déjà à 800. On ouvre une fenêtre, une seule, mais le taux de CO2 ne baisse pas, il augmente même légèrement ! Une sirène retentit dans la rue, on ferme la fenêtre et c’est alors le capteur qui émet sa sonnerie stridente au bout d’une minute seulement. Il faut presque 10 minutes d’aération fenêtres grandes ouvertes pour retrouver un taux de CO2 satisfaisant (550) mais cela ne dure pas : un quart d’heure plus tard, le capteur affiche à nouveau le fatidique 1000. Et pourtant, les élèves ne sont que 20…
Qu’en est-il dans les établissements où les fenêtres s’ouvrent mal ou qui donnent sur le périphérique ?
Au delà de la pandémie de covid, la question de l’installation de purificateurs d’air dans les collèges et lycées se pose pour garantir aux élèves et personnels des conditions de travail qui n’altèrent pas leur santé.