Bien que ce soit l’une des priorités du quinquennat, l’Ecole inclusive demeure le parent pauvre de l’Education nationale, celui auquel l’on pense toujours en dernier.
Pour cette ultime rentrée du quinquennat (il faut l’espérer !), invariablement, rien n’était prêt pour accueillir les élèves en situation de handicap : manque d’accompagnant-e-s et absence d’information sur les besoins des élèves.
Et toujours la mutualisation à outrance !
Fin juin 2021, la carte des Pôles inclusifs d’Accompagnement localisés (PIAL) de l’académie de Paris a été modifiée, mais aucune communication de la part du Service de l’Ecole inclusive (SEI) à destination des accompagnant-e-s d‘élèves en situation de handicap n‘a été effectuée ! Les PIAL interdegrés ont disparu. En cette nouvelle année scolaire, il y a soit des PIAL premier degré, soit des PIAL second degré :
liste des PIAL :
Comme à chaque rentrée, le ministère clame que tout est prêt et comme chaque année des accompagnant-e-s d’élèves en situation de handicap n’ont pas eu connaissance de leur affectation à la veille de la rentrée, ni le jour de la rentrée, ni une semaine après !
Comme d’habitude, il semblerait que la communication n’ait pas été optimale entre le SEI et les chefs d’établissements, puisque, comme l’an dernier, il est des pilotes de PIAL qui, à la pré-rentrée, ignoraient leur nouvelle fonction. Certains pilotes de PIAL, dont c’est à présent la mission d’affecter les accompagnant-e-s dans les établissements et de les renseigner sur les élèves à accompagner, ne semblent pas avoir pris conscience ou connaissance de leur obligation.
Invariablement, le SEI est toujours aux abonnés absents ! Malgré des appels téléphoniques et des courriels aux adresses électroniques dédiées, à savoir accompagnement-aesh@ac-paris.fr ou mobilite-aesh@ac-paris.fr ou ce.ienash@ac-paris.fr , les accompagnant-e-s n’ont majoritairement pas eu d’interlocuteurs au cours de cette rentrée, comme tout au long de l’année d’ailleurs ! Même cette nouvelle adresse affectation-aesh@ac-paris.fr récemment apparue est peu réactive aux sollicitations des accompagnant-e-s !
Par conséquent rien n’était prêt !
Affectation et mutualisation
Des collègues signalent que leurs vœux de mobilité n’ont pas été accordés, d’autres ont été déplacé-e-s en n’ayant formulé aucun vœu de changement d’établissement. Des personnes en conflit avec leur direction ou leurs collègues enseignant-e-s se sont retrouvées sur le même lieu de travail, tandis que celles qui avaient élaboré des projets avec l’équipe éducative pour l’année suivante, ont vécu une rupture d’accompagnement sans avoir pu en informer le ou les élèves accompagnés !
De plus, pendant que certains collègues n’apparaissent sur aucune liste d’établissement et ne sont, par conséquent, affectés auprès d’aucun élève, d’autres accompagnent quatre à cinq élèves parce qu’il n’y a pas suffisamment d’adultes pour accompagner les élèves en fonction de leur notification d’heures d’accompagnement.
Certains pilotes de PIAL favoriseraient leur établissement en s’octroyant le plus grand nombre de personnel accompagnant au détriment des autres établissements du PIAL et surtout au détriment des élèves en attente d’un accompagnement qui corresponde à leurs besoins. Une accompagnante relate, par exemple, qu’un élève qui doit bénéficier de seize heures d’accompagnement n’en aura que huit car le PIAL a réparti la quotité horaire de l’accompagnante sur quatre autres élèves pour pouvoir dire aux parents que tous les élèves sont accompagnés. Les huit autres heures d’accompagnement de l’élève perdant ne seront pas comblées par la présence d’un autre adulte à ses côtés puisque, étant donné les conditions salariales et de travail, les candidats à l’accompagnement sont de moins en moins nombreux !
Pour finir, et d’après les dires de l’ASH de l’académie, des enfants autistes pourraient être accompagnés par plusieurs adultes. Comment le rectorat peut-il penser que nous le croyons convaincu de ce qu’il avance ? Jusqu’où ira l’administration pour faire passer l’idée que la mutualisation est la meilleure solution pour répondre aux besoins des élèves, alors qu’à travers ce mode d’accompagnement ce n’est que l’intérêt budgétaire du ministère de l’Education nationale qui est protégé ?
Pour toutes les raisons évoquées ci-devant et bien d’autres, la mobilisation se poursuit. Afin de faire le point sur les difficultés rencontrées au cours de cette rentrée, le SNES-FSU invite les accompagnant-e-s d’élèves en situation de handicap à compléter le questionnaire en ligne (mettre le lien) pour préparer les mobilisations d’abord du 23 septembre, puis des 5 et 19 octobre !