24 février 2022

Actualités

SALAIRES : augmentation de l’indemnité REP+, la carotte et le bâton 

Les textes officiels concernant la dernière tranche de revalorisation de l’indemnité REP+ ont été publiés cet été avec un an de retard sur les promesses de campagne du président Macron.

Comment est versée cette troisième tranche d’indemnité ?

Cette dernière partie de l’indemnité sera modulable, avec trois taux différents. Elle pourra atteindre jusqu’à 1000 € net par an et se décompose en deux parties :
 Une part fixe de 400 euros pour les personnels percevant déjà l’indemnité REP+,
 une part modulable, d’un montant de 200€, 360€ ou 600€ net. L’ensemble de l’équipe d’un collège ou d’une école REP+ se verront tous verser cette part au même taux, sauf les AED et les AESH qui n’y ont pas droit (ce que nous avons évidemment dénoncé !).

La part variable sera donc différente d’un établissement à l’autre. Ainsi la circulaire indique que 25% des personnels affectés en REP+ toucheront la part la plus faible, 25% la part la plus haute et 50% le taux intermédiaire. La prime sera versée cette année au mois de mars (en une seule fois) pour tous les établissements. A partir de la rentrée 2022 cette prime sera versée en fin d’année scolaire, au mois d’août, après examen des critères d’attribution pour différencier les établissements.

Quels critères pour attribuer la part modulable ?

La circulaire définissant les critères distingue l’année 2021/2022 (année de mise en œuvre) et les suivantes. En groupe de travail et en CTA, le rectorat n’a pas été en mesure d’expliciter les critères transparents qui permettront de classer les établissements cette année. Il a donc retenu, pour cette année, comme critère l’Indice de Positionnement Social de chaque collège REP+, et précisé que les écoles et collèges d’un même réseau se verraient verser la même part variable. Les critères d’attribution pour l’an prochain ne sont pas connus mais devront s’appuyer sur les trois axes.
Pour les années suivantes, des axes ont été définis : amélioration de la qualité du climat scolaire, déploiement des dispositifs d’égalité des chances, d’alliances éducatives et de soutien à la parentalité, mise en œuvre des temps collectifs de formation et de concertation. C’est le rectorat qui est en charge de lister les établissements qui percevront chacun des taux modulables différents.

Un élément inacceptable de management par la concurrence

Le SNES et la FSU Paris sont intervenus en groupe de travail et en CTA pour dénoncer cette mise en concurrence des écoles et des collèges REP+, qui constitue une pratique managériale inacceptable et qui sera source de clivage entre les équipes quand certains reprocheront à d’autres de ne pas s’impliquer dans des dispositifs contestables pour la réussite des élèves, mais valorisés par le ministère ou le rectorat. Les critères d’attribution ne sont en effet pas centrés sur la réussite et les progrès des élèves mais sur la participation à des dispositifs encouragés par le ministère mais dont aucun bilan n’est jamais dressé.
Le SNES-FSU Paris a rappelé que les personnels n’ont pas été avertis qu’ils étaient évalués depuis juillet (sic !) 2021 à décembre 2022 pour l’attribution de cette part variable. Il n’est pas dupe sur le versement exceptionnel en février au lieu d’août pour tenter d’afficher que les promesses électorales ont été respectées.

Le SNES-FSU Paris s’est donc opposé au principe d’une prime à mériter, continue à revendiquer que l’ensemble des personnels travaillant en REP+ (y compris AED et AESH et les psyEN qui interviennent en collège) touche en intégralité la revalorisation de l’indemnité REP+, et sans charge de travail supplémentaire. Et surtout le SNES et la FSU continuent d’exiger une revalorisation de nos salaires, qui ont perdu 2 mois en 20 ans, de l’aveu même du Sénat.

C’est pourquoi nous serons dans la rue le 17 mars.

Pour aller plus loin :
décret

arrêté

circulaire ministérielle