Alors qu’aucun texte officiel n’est paru, alors qu’une opposition forte des milieux de la recherche comme des principales organisations syndicales enseignantes s’est exprimée, alors que les moyens octroyés à l’académie pour le second degré sont encore en baisse (-128 postes), l’académie a annoncé lors du CSA de mardi 23 janvier la mise en place des groupes de niveaux.
Comme dans nos académies voisines de Créteil et Versailles, il n’y aura pas de groupes dans tous les collèges. Seulement dans les collèges où sont scolarisés les élèves les plus faibles.
L’académie a expliqué la règle qui sera appliquée pour le financement de ces groupes :
– les groupes de besoin (groupes à 15 pour les élèves les plus faibles) seront réservés aux élèves ayant obtenu – de 200 pts aux évaluations nationales en mathématiques comme en Français
– si moins de 5 élèves < 200 pts, les groupes de besoins ne sont pas mis en place.
– ce sont les résultats aux évaluations 2023 qui seront appliqués à la rentrée 2024 pour déterminer le nombre de groupes tant en 6e qu’en 5e.
– les élèves d’UPE2A ne faisant bien souvent pas les évaluations de sixième, ils semblent donc ne pas être pris en compte dans le calcul.
Exemple : Pour un collège à 112 élèves prévus avec 4 divisions. Si les évaluations ont donné dans cet établissement 19,6% d’élèves à besoin => 22 élèves avec 15 max par groupe donc 2 groupes de besoin.
Le collège fonctionnera donc avec 5 groupes dont 2 à besoin et le rectorat en financera donc 1 soit 4,5h.
– le collège peut n’avoir des groupes de besoin que dans l’une des deux disciplines, en fonction des résultats des élèves, et du nombre d’élèves ayant moins de 200 points.
– les groupes « moyens » et « forts » seront pléthoriques
Concrètement, le groupe classe sera explosé dans les établissements qui scolarisent les élèves les plus faibles. C’est là aussi que les emplois du temps seront les plus dégradés avec les alignements nécessaires.
Le rectorat reprend le discours sur la « fluidité » entre les groupes mais comment avoir une même progression dans des groupes de niveaux qui le permette ? D’autant plus que l’homogénéité ne va pas favoriser la réussite dans les groupes des « faibles » et des « moyens », que les élèves s’y sentiront stigmatisés, que les conditions matérielles ne le permettront pas (les groupes de « moyens » et de « forts » seront trop chargés, les familles comme les élèves accepteront facilement de monter mais de descendre ?).
Il est encore temps de se mobiliser contre cette réforme qui va à l’encontre de nos valeurs, de la recherche, de nos conditions de travail :
– dans les conseils d’administration : voter contre la répartition des moyens (pour les chef.fes susceptibles : bien expliquer qu’on ne vote pas contre leur travail mais contre baisse des moyens et impossibilité qui nous est faite de travailler correctement et contre la mise en place des groupes de niveaux, qui n’est pas de leur fait). Le vote est obligatoire. Des chefs suivent une consigne syndicale qui reporte à juin le vote : bien expliquer que l’absence de TRMD détaillé à cette période ne nous permet pas de faire correctement notre travail d’élu, surtout s’il y a des créations ou suppressions de postes, et les discussions sur l’utilisation de la marge doivent se faire maintenant). Le cas échéant : faire une motion pour bien signifier l’absence de dialogue social et votre opposition à ce qui se met en place.
– en étant massivement en grève et dans la manifestation le 1er février, et davantage si besoin (une consultation des adhérents devraient être organisée au niveau national)
Pour info : le syndicat majoritaire des chefs d’établissement a écrit à la ministre pour dire son refus des groupes de niveau, sur le fond comme sur la forme.