5 juin 2023

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Samedi 10 juin : rassemblement contre les fermetures de classes

Samedi 10 juin : rassemblement contre les fermetures de classes

Samedi 10 juin : 11h Place de la Sorbonne rassemblement unitaire « Touche pas à ma classe »

Lundi 12 juin : 19h Bourse du Travail Meeting « Touche pas à ma classe »

Courant juin, les rectorats seront amenés à réviser le nombre de postes enseignants dans l’éducation nationale. Alors que le gouvernement a jusqu’ici privilégié une logique purement comptable, supprimant massivement les postes au nom du déficit financier, nous lui demandons de revenir sur ses choix. Et d’annuler les suppressions de postes. Illustration à Paris où les élèves, et particulièrement ceux des familles populaires, sont pris entre le marteau de l’État et l’enclume de la Région.

Plutôt que de profiter de la baisse démographique à Paris pour améliorer la qualité de l’enseignement public en baissant le nombre d’élèves par classe, le ministère a décidé la suppression de 155 postes dans les écoles et 182 dans les collèges et lycées. Et n’est revenu en mars que sur 3 fermetures dans le primaire. Ce choix est insupportable quand on sait qu’en France, le nombre d’élèves par classe est parmi les plus élevés d’Europe, et participe largement des difficultés du service public. Il l’est aussi quand on constate le manque criant de postes de professeurs spécialisés dans la difficulté scolaire (RASED), mais aussi de psychologues scolaires. Il l’est d’autant plus quand on sait que des dizaines de fermetures de classe concernent les réseaux d’éducation prioritaire (REP et REP+) et toucheront les quartiers populaires de la capitale.

Les collèges aussi sont durement touchés avec 102 suppressions de postes. Pourtant, toutes les statistiques indiquent qu’il s’agit d’un moment crucial dans la scolarité des adolescent.e.s. C’est au collège que les élèves les plus fragiles décrochent et sortent du système scolaire sans aucun diplôme. Les collégien.ne.s auraient besoin d’un taux d’encadrement renforcé, pas d’austérité budgétaire.

Au nom de cette même logique financière, la région Ile-de-France dirigée par madame Pécresse a décidé la fermeture de 9 lycées, huit sites d’enseignements professionnels et un en général. Là encore, ces fermetures concernent dans une grande mesure les élèves issus des familles les plus pauvres principalement inscrits dans ces filières. Ils pâtiront de conditions scolaires dégradées et d’un déménagement improvisé et non-concerté.

Cette casse du service public est d’autant moins acceptable, que le gouvernement continue et amplifie les cadeaux faits aux établissements privés. A baisse démographique équivalente, ils perdent près de trois fois moins de postes que le public. Ils se voient dotés de moyens importants alors qu’ils ne jouent pas le jeu ni de la mixité sociale, ni de la mixité scolaire. Le problème est connu.

Paris est l’académie la plus inégalitaire de France. 35% des collégiens fréquentent des établissements privés très largement ségrégés. Financé aux trois quarts par nos impôts via la rémunération des enseignants, l’enseignement privé sous contrat est privilégié au détriment du public. Il a bénéficié pendant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron d’un nouveau cadeau avec la scolarisation obligatoire à 3 ans, soit 7 millions annuels supplémentaires à Paris. La Région aggrave cet état de fait. Pour la première fois de son histoire, Valérie Pécresse a donné plus d’argent en dotation de fonctionnement aux 210 lycées privés d’Ile-de-France (69 millions d’euros) qu’aux 414 lycées publics (65 millions). Elle a réintroduit l’ensemble des financements non obligatoires en faveur du privé : aides à la demi-pension, à la sécurisation des établissements, frais de concours, manuels scolaires gratuits. Ces politiques de dégradation de l’enseignement public et de soutien appuyé au privé ne font qu’accentuer les inégalités sociales et culturelles entre les élèves. Il est urgent d’arrêter ce scandale. Et de baisser le nombre de postes dans le privé pour en ouvrir dans le public.

Alors que les inégalités sociales du monde adulte s’enracinent dans les déterminismes scolaires, alors que le défi climatique mais aussi un développement économique plus soutenable appellent à un partage plus large des connaissances, alors que le combat pour l’émancipation recule face au repli identitaire, nous le réaffirmons : nos sociétés ont plus besoin d’éducation que de choix comptables, plus besoin d’une école publique du partage que d’un privé de l’entre-soi. Nous exigeons des moyens à la hauteur des besoins pour une école publique émancipatrice et de qualité.

L’affiche ici :