Et maintenant ? Qu'allons-nous faire...

Dans nombre de salles des professeurs l’ambiance est morose et sous le choc. Au soir du premier tour de la présidentielle le constat est amer et sans appel : la démocratie est mise à mal. Ce n’est plus une évidence pour la totalité d’entre nous de faire barrage à l’extrême droite alors que le danger n’a jamais été aussi grand de la voir arriver au pouvoir. Nombre d’entre nous sommes perdu.e.s et tiraillé.e.s.

Cinq ans de politiques néolibérales, cinq ans d’attaques contre le service public en général et le service public d’éducation en particulier, cinq ans de profbashing ont contribué à renforcer l’extrême droite. Sans rien faire, elle est parvenue à se présenter aujourd’hui comme une alternative possible aux politiques antisociales, en prenant bien soin de dissimuler sa véritable nature. Loin d’être un rempart, ce gouvernement a tout fait pour l’instituer comme la seule opposition et lui offrir ainsi un marchepied vers le pouvoir.

Les valeurs de la République de liberté, d’égalité et de fraternité que nous mettons chaque jour en œuvre auprès de tou.te.s les élèves que nous accueillons, sans distinctions, pour leur donner les clés et l’esprit critique pour devenir des citoyen.ne.s éclairé.e.s participant aux débats sont menacées et doivent être préservées pour pouvoir continuer à débattre, à lutter. Quand l’extrême droite arrive au pouvoir, elle s’y maintient, coûte que coûte et par tous les moyens, en commençant par détruire toutes les forces et formes de contre-pouvoirs : nos syndicats en premier lieu, mais aussi la liberté de la presse, l’indépendance de la justice et tout ce qui fait un État de droit. Son modèle, c’est le régime hongrois.
Car son programme vise à mettre l’État au service de la construction d’une société fondamentalement inégalitaire pour instituer et généraliser une ségrégation sociale, économique, « raciale », spatiale... Gouverner par la peur, le clientélisme et l’insécurité.

En la matière, comme sur d’autres, l’actuel gouvernement a ouvert la voie : restriction des libertés, conditionnement des droits, attaques en règles contre les corps intermédiaires, réduction des droits sociaux pour les salariés, les chômeurs et les retraités.

Pour autant, nous nous garderons de toute confusion. D’autant que le contexte a changé. Nous ne sommes plus en 2017 avec un président fraîchement élu, sûr de lui et dominateur. En 2022 il n’y aura pas d’état de grâce mais un pouvoir sur ses gardes comme ses tergiversations sur la réforme des retraites en témoignent. Nous pourrons faire de son mandat de plus, pour lui une épreuve. Un premier mandat pour elle serait pour tous un désastre.

Poussons plus loin le rapport de force, en commençant par la manifestation du samedi 16 avril qui donnera à Emmanuel Macron une dernière chance de s’adresser à ceux d’entre nous prêt.e.s à s’abstenir.

Dimanche 24 avril, évitons le pire, soyons fidèles à nos valeurs, préservons, dans les urnes, les conditions de mobilisations de demain.

Quels que soient les choix des uns et des autres et le résultat, il nous faudra rester uni.e.s et continuer à nous mobiliser. Faisons du 1er mai, où que nous soyons, dans l’unité, une première mobilisation historique dont le futur gouvernement devra tenir compte.

Et mobilisons-nous massivement pour les élections législatives pour que la politique de casse du service public, du système de protection sociale et du système éducatif soit contrecarrée et que les idées progressistes s’imposent.