12 décembre 2023

Les Personnels

Du PIAL au PAS ou de la flexibilité à la rationalisation !

Avec la volonté affichée d’offrir la meilleure scolarisation possible aux élèves en situation de handicap, sans jamais fournir les moyens humains et financiers afférents, l’exécutif veut transformer le PIAL en PAS (pôle d’appui à la scolarité) et les AESH en ARE (assistant.e à la réussite scolaire)

Le SNES-FSU demande toujours des moyens conséquents pour une école inclusive de qualité. Il s’oppose fermement à la nouvelle modalité de gestion des accompagnant.e.s d’élèves en situation de handicap et leur propose un stage de réflexion sur le devenir de leurs missions le jeudi 01/02/2024.

Le passage du PIAL au PAS annonce l’accentuation de la polyvalence pour les accompagnant.e.s d’élèves en situation de handicap.

La flexibilité des accompagnant.e.s imposée par le PIAL va être renforcée par la rationalisation du personnel via la mise en place du Pôle d’appui à la scolarité (PAS) dès la rentrée 2024 dans trois départements tests, et ce, avant une généralisation du dispositif aux rentrées suivantes.

De l’AESH à l’ARE
Le Ministère de l’Éducation Nationale (MEN) avance que seul.e.s les assistant.e.s d’éducation et les accompagnant.e.s volontaires signeront un avenant pour devenir assistant.e à la réussite scolaire (ARE).

Le MEN affirme que les contrats AESH et AED ne disparaîtront pas et que ARE sera une troisième proposition de contrat. L’on peut toutefois s’interroger sur le fait de savoir si à terme seul le contrat ARE sera proposé aux nouvelles recrues et si l’accès au CDI ne sera pas conditionné à la signature de l’avenant ARE pour le personnel déjà de poste.

À l’issue de la conférence nationale sur le handicap du 26 avril 2023, le président de la République a présenté une réforme du cadre d’emploi des accompagnants qu’il qualifie « d’avancée professionnelle ». Sous prétexte de consolider ce cadre, il propose l’agglomération AESH-AED en ARE : la disparition du H dans ce nouvel acronyme sous-entendant la prise en charge de tous les élèves à besoins particuliers ! La journée type de l’ARE pourrait être la suivante : : se tenir à la porte de l’établissement à 8h00, aller en cours, surveiller la cour de récréation, retourner en cours, assurer la surveillance à la pause méridienne, reprendre les cours, retourner surveiller la récréation de l’après-midi et retourner en cours, finir au portail à 18h. ARE : une charge mentale augmentée, un emploi du temps insoutenable.

Ce cumul des missions (accompagnement-vie scolaire) est un réel recul par rapport à la la promesse de professionnalisation des accompagnant.e.s contenue dans la circulaire n° 2014-083 du 8 juillet 2014. L’ARE, c’est une régression professionnelle qui ramène 17 ans en arrière lorsque les directions réquisitionnaient les AVS pour des tâches qui ne relevaient pas de l’accompagnement. L’ARE, c’est la négation de toutes ces années de lutte pour obtenir la reconnaissance d’un métier construit au fil du temps. C’est également un déni de la pénibilité des conditions de travail actuelles et un mépris de la revendication d’un temps plein à 24h ! Le SNES-FSU revendique avec les accompagnant.e.s d’élèves en situation de handicap la création d’un corps de catégorie B de la fonction publique, avec un volume suffisant pour effectuer des remplacements.

Pilotage du PAS
La transformation du PIAL en PAS verra la disparition du pilote et du coordo de PIAL au profit d’une coordinatrice ou d’un coordinateur qui exercera sa mission sur un temps plein. Elle/il sera soutenu.e dans son action par deux éducateurs issue du médico-social. Le PIAL avait déjà créé une hiérarchie intermédiaire. De quelle hiérarchie intermédiaire dépendront les ARE : la ou le CPE, la ou le coordo du PAS, les éducatrices ou éducateurs du médico-social ? Le MEN ne sait toujours pas donner de réponses à ces interrogations !

Le SNES-FSU dit NON à l’ARE
NON, à la régression et à l’aliénation professionnelle !

ARE, c’est la poursuite de l’émiettement de l’accompagnement instauré par le PIAL
ARE, c’est l’officialisation de la prise en charge de tous les élèves à besoins particuliers !
ARE, c’est l’augmentation des risques psycho-sociaux et des accidents du travail.
Le PIAL avait créé le travail empêché,
L’ARE créera le travail désagrégé !

Pour toutes ces raisons, le SNES-FSU propose un stage de réflexion sur le devenir de leur métier le jeudi 1er février 2024.