2 février 2024

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Démission du recteur de Paris : le MEN doit entendre que les baisses successives de moyens pour l’académie de Paris depuis 2017 rendent le travail de l’institution impossible

M le Recteur de l’ Académie démissionne. Si la déclaration surprise de la ministre en CSE annonçant la suspension des fermetures de CPGE à Paris semble en être la cause immédiate, nous tenons à dire qu’elle est le dernier exemple de l’ impossibilité pour l’institution de réaliser ses objectifs, et notamment à Paris, la scolarisation de tous les élèves dans des conditions qui leur permettent de réussir.

En effet, l’annonce de la ministre permet de conserver 4 CPGE qui recrutent, qui accueillent une population diversifiée socialement, ce dont nous nous réjouissons. Mais à moyens constants. Ainsi les deux ouvertures de CPGE prévues pour des élèves de baccalauréat professionnel, que nous avons toujours également soutenues, ne seront pas offertes à la rentrée prochaine.
Le ministère ne le permet pas. Les moyens octroyés à l’ Académie, en baisse depuis 2017 pour le second degré, le seront encore à la rentrée prochaine (-128 postes). Cette baisse n est pas proportionnelle à la baisse démographique.
Les établissements parisiens ont des classes beaucoup trop chargées. Une réelle politique de mixité sociale et scolaire dans les collèges et lycées à Paris aurait dû s’accompagner, comme nous le réclamons, d’une baisse des effectifs par classe et de moyens pour des dédoublements. Cela n’est pas le cas.
Et il faudrait, à la rentrée prochaine, organiser le tri social à l’ intérieur des collèges par l’instauration de groupes de niveaux, contraires à la recherche, contraires aux valeurs partagées par la grande majorité des acteurs de l’ éducation, à tous les niveaux de l’ échelle.
Et tout cela dans un contexte où l’enseignement privé progresse, où il participe toujours plus à la ségrégation sociale et scolaire dans notre académie. Situation à laquelle le Recteur de Paris, que nous avons maintes fois sollicité sur le sujet, renvoyait à la politique nationale.
La colère dans nos professions est grande. Elle s’est exprimée jeudi 1er par une grève massive et une manifestation importante. Nous appelons les collègues à faire grève massivement à nouveau le mardi 6 février.
La démission du recteur de Paris est, encore, s’il le fallait, un signe de la situation désastreuse de l’ Éducation nationale.