21 juin 2022

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Mouvement intra Paris 2022 : erreurs, opacité et détournement des postes spécifiques

Suite aux remontées du terrain après les résultats de la phase intra, la section académique du SNES-FSU Paris publie ce communiqué concernant la phase intra-académique.

Malheureusement, nos prédictions sur les conséquences de la fin de la présence des représentants du personnel pour l’examen paritaire des opérations du mouvement intra-académique, consécutive à la loi de modernisation destruction de la Fonction publique, se réalisent. Il semble que plusieurs collègues auraient dû avoir leur mutation car ils sont bien au-dessus de la barre. Nous les défendrons en recours mais ils n’obtiendront pas le poste qui leur était du et qui a été attribué par erreur à un autre collègue. Ces erreurs sont typiques de celles que les commissaires paritaires permettaient de corriger et qui assuraient que les droits de chacun-e soient défendus. Leur absence est aggravée par le manque de personnel au rectorat qui accroît la charge de travail des agent-es et qui rend critique la suite des opérations (recours, phase d’ajustement des TZR, affectation des stagiaires, affectation des contractuels).
Ces erreurs manifestes ne sont-elles que la partie émergée de l’iceberg ? En effet, si nous réussissons à faire reconnaître quelques erreurs lors des recours, combien de collègues ne sauront jamais si leurs droits ont été respectés ? Contrairement à d’autres académies, le rectorat de Paris persiste dans la rétention d’informations permettant aux représentants du personnel de défendre les droits des collègues dans leur recours, permettre à ces derniers de vérifier le respect des règles du mouvement intra-académique mais aussi se projeter dans la suite de leur carrière.
Par ailleurs, le mouvement spécifique continue de servir en partie à contourner les règles communes. Si la plupart des postes spécifiques se justifient par des compétences nécessaires, que les IPR peuvent vérifier à l’aune des certifications ou des études suivies par les candidat-es, il s’en crée de plus en plus, suivant la volonté d’Emmanuel Macron et de son ancien ministre Jean-Michel Blanquer, sans qu’aucune raison de service public ne les justifie, ce que les élus SNES-FSU dénoncent en CTA chaque année. Il s’agit en particulier des postes logés de CPE dans les établissements les plus prestigieux de la capitale. Tandis qu’autrefois, ils revenaient aux collègues ayant les plus forts barèmes, avancés dans la carrière, ce qui permettaient qu’ils soient remis au mouvement régulièrement, ils peuvent aujourd’hui être donnés à des collègues en début de carrière, avec peu d’expérience. Comment justifier de tels choix ? Toutes les candidatures à des postes spécifiques ne sont pas étudiées avec le même soin (certain-es collègues ne sont même pas reçu-es en entretien, aucun n’a accès aux avis et classement les concernant). Tous les doutes sont permis quand on se rappelle que l’enfant d’un responsable académique avait failli obtenir un poste similaire alors qu’il débutait dans la carrière.
Nous continuons à réclamer le retour des instances paritaires, seules à même d’assurer transparence et équité dans une opération si pleine d’enjeux pour notre carrière, et, dans l’immédiat, davantage d’informations à destination des collègues et des élus les représentant.