25 janvier 2022

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Communiqué du SNES-FSU Paris : Les nouveaux parangons de la lutte contre les inégalités sociales, vraiment ?

Ci-contre le communiqué du SNES-FSU Paris suite aux annonces faites à propos de Louis-le-Grand et Henri-IV.

Les nouveaux parangons de la lutte contre les inégalités sociales, vraiment ?

Le SNES-FSU Paris a découvert avec une grande perplexité la décision de l’académie de Paris de changer le mode d’affectation des élèves des lycées Louis Le Grand et Henri IV avec l’argument, conjoncturel, de leur manque de mixité sociale.

Une absence conjoncturelle de mixité sociale
Nous tenons absolument à revenir sur les chiffres de boursiers en seconde des deux dernières années, largement inférieurs aux années précédentes, qui étaient légèrement en deçà de ceux de la moyenne académique. Comment expliquer ce décrochage ? La procédure de classement des dossiers se faisaient traditionnellement avec un taux cible de boursiers. Cela n’a pas été le cas ces deux dernières années, soit la direction a travaillé seule, soit les collègues sollicités ne savaient pas si les candidats étaient ou non boursiers. Nos collègues se sont inquiétés de cette situation et un groupe de travail leur a été proposé dans l’un des établissements, avant qu’ils n’apprennent l’entrée de leur lycée dans Affelnet. La pandémie et son travail à distance expliquent peut-être ce manque de repères donnés aux collègues et aux directions ces deux dernières années car nous ne pouvons imaginer une volonté délibérée de l’administration de nuire à la mixité sociale pour ensuite l’utiliser comme argument pour changer le mode d’affectation des élèves.

Un discours contradictoire avec la politique menée depuis 5 ans dans le second degré
Comment croire l’administration quant à une volonté de lutter contre les inégalités quand on voit comment a été traité le second degré depuis 5 ans ? Scolariser ensemble des élèves de milieux différents est un objectif civique que nous partageons, mais encore faudrait-il donner aux collèges qui concentrent le plus de boursiers les moyens qui leur permettraient d’élever les exigences scolaires pour que des élèves de ces collèges intègrent avec profit des établissements comme Louis le Grand, Henri 4 et bien d’autres. Les moyens attribués à ces collèges n’ont cessé de diminuer alors assez de cette hypocrisie !

Et le privé dans tout cela ?
La mixité sociale et scolaire des établissements privés, qui scolarisent près de 40% des lycéens à Paris, n’est, quant à elle, jamais questionnée. Alors que Louis-le-Grand et Henri-IV rentreraient dans le lot commun, leur intégration dans AFFELNET, sans qu’il ne soit mis aucune contrainte à leur totale liberté de recrutement, leur a grandement profité et les plus sélectifs d’entre eux doivent se féliciter de cette aubaine. Ces établissements participent à la ségrégation sociale et scolaire par l’évitement qu’ils permettent. Rappelons que les enseignants y sont rémunérés par l État. Gageons que les nouveaux parangons de la mixité sociale et scolaire s’attaqueront au problème pour éviter un système à l’anglo-saxonne.

https://dev.paris.snes.edu/IMG/pdf/communique_louis-le-grand_henri-iv.pdf