Paris, le 18 mars 2024

Nous, personnels de la cité scolaire Honoré de Balzac, réunis ou représentés ce jour en salle des professeurs, exprimons de nouveau notre consternation suite aux incidents qui ont émaillé la manifestation des élèves contre le manque de moyens pour l’école publique (et en Seine-Saint-Denis en particulier) le vendredi 15 mars au matin.
Comme en novembre dernier, la police est venue en nombre – un nombre disproportionné, tout comme était disproportionné son harnachement – et elle a chargé les élèves qui tentaient de bloquer l’accès à l’établissement. Il en a résulté, d’après ce qui nous est remonté, plusieurs traumatismes dont deux doigts cassés et une perte de conscience d’une élève.
Nous avons pleinement conscience des difficultés à gérer ce genre de mobilisation mais nous répétons que la présence policière devant un établissement scolaire est et restera toujours inacceptable ; nous répétons que les méthodes brutales ne font qu’envenimer et radicaliser la colère lycéenne, ce que confirme la présence d’élèves d’autres établissements qui se donnent désormais rendez-vous devant le nôtre.
De la même façon, nous dénonçons la garde à vue d’un mineur pendant 48 heures. Enfin nous alertons sur l’effet délétère des images et des vidéos qui circulent et montrent les brutalités policières devant notre établissement : il faut absolument repenser la stratégie académique de gestion des mouvements lycéens, qui ne fait qu’attiser les tensions.