Les collègues ont refusé le Pacte en adoptant une motion au conseil pédagogique du 4 juillet 2023 : sur 14 membres, 10 ont signé le courrier de refus qui sera envoyé au Recteur par voie hiérarchique. Le jour de la pré-rentrée, une nouvelle heure d’information syndicale/ au Pacte sera organisée.

Les professeur.es et CPE membres du conseil pédagogique
Du lycée Emile DUBOIS
14 rue EMILE DUBOIS
75014 PARIS

Paris,
le 4 juillet 2023

Objet : Courrier de refus du Pacte au sein du lycée EMILE DUBOIS

Nous professeur.es, CPE, membres du conseil pédagogique, dénonçons la mise en place du pacte, destiné à pallier les défaillances de l’État en matière de remplacement. Toutes les absences ne seront pas systématiquement remplacées à la rentrée grâce au pacte. C’est un leurre pour les parents d’élèves et l’opinion publique qui traduit une grande méconnaissance de nos établissements et un profond mépris pour la dimension pédagogique de nos métiers : comme si un remplacement pouvait s’improviser au pied levé.
Ce n’est en rien, non plus, une revalorisation pour les enseignant.es, CPE et PsyEN. Ils ont perdu plus de 20% de pouvoir d’achat sur les 20 dernières années et ce qui leur est proposé c’est de travailler plus.
Ce pacte va induire entre les collègues des concurrences, alors que nous avons besoin de collectifs de travail pour travailler à la réussite de nos élèves. Comment choisir les enseignants qui peuvent bénéficier du pacte ? Il y a une remise en cause de notre statut de titulaire avec des régimes différents selon que l’on soit pacté ou non.
Ce pacte va aggraver les inégalités salariales entre les hommes et les femmes. Les chiffres sont pourtant éloquents : les hommes prennent plus d’HSA et d’IMP et sont mieux rémunérés parfois pour la même mission. Et face à ces inégalités bien réelles, alimentées par les primes et les missions supplémentaires, quelle est la réponse du ministère ? Mettre en place un pacte qui renforce l’usage des primes et des missions supplémentaires.
Le pacte va désorganiser notre établissement et mettre en péril certains dispositifs et certaines missions existantes. Il y a un risque de voir certains projets bloqués sous peine de devoir signer le pacte individuellement et de voir à terme aussi les IMP et les heures de coordinations disparaître. Il faut aussi évoquer les astreintes qui vont peser sur les emplois du temps des collègues qui ont signé le pacte pour assurer des remplacements de courte durée (RCD.) Ces derniers, rappelons-le, sont obligatoires dans le cadre du Pacte. Cela va complexifier d’autant les EDT des professeurs et des élèves.

Pour toutes ces raisons, nous membres du conseil pédagogique refusons collectivement sa mise en place au sein du lycée Emile Dubois et exigeons l’abandon du pacte au niveau national.