20 septembre 2020

Actualités

Rentrée en Lycée à Paris : des conditions de travail fortement dégradées

Avec la montée de la réforme du lycée en terminale, toutes nos inquiétudes se révèlent fondées. Les emplois du temps deviennent de plus en plus complexes à construire à cause des barrettes de spécialités et les élèves comme les collègues en paient les conséquences, particulièrement dans les lycées qui ont fait le choix de maximiser le nombre de combinaisons possibles en première comme en terminale. Amplitude horaire croissante pour nombre d’enseignants et d’élèves, mais aussi aberrations pédagogiques comme la totalité des cours d’une discipline dans la même journée pour certaines classes ! Dans ces établissements, le travail d’aide à l’orientation ne sera pas une mince affaire pour les Psy-EN, CPE et professeurs principaux. Dans des classes qui regroupent des combinaisons extrêmement diverses, l’échange va devenir difficile voire impossible. Dans le même temps, la ministre de l’enseignement supérieur continue de refuser la publicité des critères locaux de départage des dossiers, et ce malgré les demandes répétées des élèves, parents, enseignants et du défenseur des droits. Les collègues sont régulièrement plus de 30 à intervenir sur une même classe, ce qui va également rendre bien complexe le suivi des élèves et l’organisation des conseils de classe. L’offensive sur le passage à la notation en semestre se poursuit. Et tout cela dans un contexte d’effectifs toujours très chargés dans notre académie où nombre de classes dépasse les 35 élèves.
La situation sanitaire dans ce contexte de classes surchargées et de brassage intense lié aux spécialités se dégrade rapidement. Plusieurs classes ont été fermées par l’ARS, notamment en CPGE où les effectifs sont les plus lourds, d’autres ont des élèves absents pour tests positifs mais aussi en attente de tests ou de résultats de tests. Des agents sont également touchés, rendant la situation sanitaire encore plus préoccupante quand ils ne sont pas remplacés. Les vies scolaires ne sont pas épargnées, les enseignants non plus.
Les ordinateurs pour les secondes peinent à arriver, privant les lycées passés au tout numérique de manuels. La charge de travail pour les personnels en charge de l’informatique continue à s’alourdir sans qu’aucune décharge ne soit prévue pour le prendre en compte.
Le confinement et les lacunes qui en découlent pour nos élèves ne sont pas réellement prises en compte : ce ne sont pas les quelques HSE saupoudrées dans les lycées qui changeront la donne, alors même que de nombreux collègues doivent déjà absorber de plus en plus d’HSA. Ce renvoi au local d’une enveloppe d’HSE se heurte de plus à la réalité des emplois du temps qui ne permettent pas de mettre en place du soutien pour tous les élèves qui en auraient besoin ou dans les disciplines qui le nécessiteraient. Elles seront distribuées, sans nul doute, et le rectorat pourra s’en féliciter. Mais, comme d’habitude, aucun suivi ne sera fait de leur usage. Nos demandes d’allègement de programme, de moyens humains supplémentaires pour permettre d’alléger les effectifs et d’augmenter les enseignements en petits groupes, qui auraient permis une meilleure prévention de la propagation du virus et une meilleure lutte contre les inégalités, n’ont pas été entendues. Les collègues vont devoir à nouveau faire face à une réforme mal ficelée et envoyer des élèves fragilisés tester le nouveau bac et son Grand Oral.
Faites remonter collectivement toutes les difficultés auxquelles nous sommes confrontés aux IPR, DASEN, IG, collectivités, via des courriers et des motions au CA et informez-nous pour que nous puissions les relayer. Cette rentrée ne se passe pas bien quoiqu’en dise la communication du ministère.