Le SNES-FSU Paris a toujours dénoncé la création de postes spécifiques destinés à contourner le mouvement pour réserver des postes à des personnels qui n’ont pas le barème nécessaire pour les obtenir. Cette année, à nouveau, nous nous sommes opposés, en vain, à la création de ce type de poste, surtout quand la fiche de poste ne fait que reprendre les missions qui sont celles du corps. Ce fut le cas en particulier cette année pour les postes spécifiques du corps des CPE (conseiller principal d’éducation). Une partie de ces postes sont implantés dans des établissements très attractifs de la rive gauche à Paris, et sont logés, ce qui n’est pas le cas de tous les postes de CPE. Les retirer du mouvement « classique » prive une partie des collègues de ces postes car déposer une candidature est une opération complexe et elle n’est pas dans les habitudes de la profession et, surtout, les collègues ont parfois l’impression, qui s’est justifiée cette année, que les cartes sont déjà jouées. Et, en effet, alors que les commissaires paritaires ne siègent plus pour les mutations à cause de la loi de transformation de la fonction publique, le poste spécifique créé dans l’un de ces établissements prestigieux de la capitale a été attribué à l’enfant de l’un des hauts responsables de l’académie, qui vient juste de commencer sa carrière. Cette affectation rompt avec les valeurs du statut de la Fonction publique, intrinsèque à la notion même de Service public : la primauté de l’intérêt général, l’affirmation du principe d’égalité, l’éthique et le traitement équitable des fonctionnaires. Cette décision arbitraire est révélatrice de ce que subiront les agents avec la fin des CAPA : non seulement l’absence du regard des commissaires paritaires fait courir le risque d’un nombre conséquent d’erreurs que nous faisions rectifier en amont du mouvement, de l’avancement d’échelon, des promotions mais il laisse la porte ouverte à la généralisation de l’arbitraire, aux passe-droits ainsi qu’à l’entre-soi.
Un appartement dans le centre de Paris et un établissement de fin de carrière : certes « le mérite n’attend point le nombre des années » mais « qu’avez-vous fait pour tant de biens ? ».

Arcueil, le 02 juillet 2020